Cent ans...cent ans que je ne l'avais pas vu.
Mirage s'avançait de plus en plus rapidement devant les murs d'Aan'tho. L'homme était revêtu d'une cape rayonnante qui attirait chaque regard sur elle, une cape rouge écarlate. Sa tunique renforcée d'émail brillait elle aussi mais sa luisance nacrée n'était pas seulement décorative, son sabre à la main, de l'autre un simple bouclier de bois, Mirage le Renaissant était en tenu de combat. Cinq mille hommes et trois cent cinquante cavaliers étaient derrière lui.
Aan'tho était tout aussi resplendissante que la cape et l'armure de Mirage. Tout d'une blancheur presque irréelle. Chaque mur, chaque toit, chaque pierre constituant les routes étaient lumineux. Rien n'échappait à la grande E-den qui de son chapelet de Déesse chassait la noirceur des coeurs des habitants d'Aan'tho. Mais l'ambition des seigneurs d'aujourd'hui emmène la guerre là où même les plus petits êtres doués de vie peuvent vivre en paix, cette ambition emmène la guerre dans les contrées les plus paisible du monde...même sous l'E-den. Aan'tho, gardienne de la porte sacrée, jamais n'a connu la défaite, ses armées étaient invincibles mais surtout jamais derrière les murs de leur cité. Cette armée blanche, criblée de rouge.
Malheureusement, la guerre était venu et la cité connaissait la peur. Les vapeurs immondes de la couardise des hommes, la sueur des forgerons ne dormant plus ou prou, l'intense réflection des stratèges de la cité et l'angoisse des soldats de mourir demain devant l'écrasante supériorité numérique des ennemis.
L'armée de Jysé était aux portes de la cité et les campements de ses hommes répandaient une acre odeur de fumée, de sang, de désir vengeur et pernicieux. Cette irrésistible envie de tuer.
Le jour de la bataille arriva enfin. Les hommes de Jysé étaient dix fois supérieur en nombre et rompu depuis des lunes à l'art de la guerre mais la cité d'Aan'tho abrité les créatures les plus puissantes que la planète n'ait jamais porté: les Moangors. Ces êtres qui purifient la terre là où leurs membres la touchent. Des êtres d'une indéfinissable forme, sortis tout droit de l'imagination d'E-den, gardienne de la porte et Déesse de la justice.
La bataille fut lancé par Jysé en personne. Il envoya prêt de mille hommes et cent chevalier à l'assaut des murs d'Aan'tho appuyaient par les archers d'élites. Tous moururent. Les cavaliers de Mirage ne firent qu'une boucher de ses hommes mal entrainés. Quelques cavaliers moururent et la légende raconte immédiatement, de leur corps inanimés poussa une fleur. Aan'tho subit alors la puissance des catapultes de Jysé. Trente boulets de pierre vinrent s'écraser sur les portes de la cité qui manquèrent de s'effondrer sous la poussée. Finalement, la bataille connue une pause et la nuit se déroula dans l'odeur nauséabonde des cadavres se décomposant.
Le jour vint tôt ce matin là. Il emporta à nouveau mille hommes de Jysé et vingt cavaliers de Mirage. Les haches s'entrechoquèrent toutes la journée et les habitants d'Aan'tho luttèrent contre les flammes des incendies déclenchés par les archers de Jysé et leurs flèches enflammées.
Le troisième jour enfin, fut le tournant de la bataille. Jysé s'avanca au matin et, de sous les murs, proposa une discussion à Mirage qui l'accepta. Elle se déroula en ces termes:
<<Salutation empereur de tous les empereurs, gardien de la porte et fidèle parmis les fidèles. Je me nomme...
-Jysé, coupa Mirage, je connais ton nom. Je sais aussi que la bataille que tu mène contre nous te coutera la vie. Cesse donc les combats et nous vous laisseront repartir vivant.
-Voyons Mirage, l'issue d'une bataille n'est jamais certaine. Je ne suis pas venu à l'aveuglette. Crois tu sincèrement que j'attaquerai les portes du paradis si je ne me savais pas déjà vainqueur?
-Oui, tu le ferai et d'ailleurs, c'est ce que tu fais. Ta soif incessante de sang t'as conduit jusqu'à moi car tu pensais pouvoir prendre Aan'tho, porte du paradis. Le controle et l'omnipotence ont toujours été les plus grands rêves de l'Homme mais ta mégalomanie t'as poussé à défier les Dieux et ils te puniront pour cet acte irréfléchi.
-Je pensais venir ici te proposer d'épargner ta vie, de m'accompagner dans mon périple au coeur de la puissance. Conquérir les portes des enfers avec moi. Mais je vois qu'il n'en est pas question pour toi. Nous continuerons donc la bataille dans les règles.
-Qu'il en soit selon tes désirs Jysé. Je serai contre toi, défendant les portes jusqu'à ma mort.>>
Ainsi, la bataille fit rage. Les huit milles hommes de Jysé se mirent en rangs et commencèrent à marcher sur la ville tandis que les chevaliers de Jysé les encadraient. Les deux armées se retrouvèrent vite face à face. Les archers d'élite de Jysé lancèrent une première vague de flèche tandis que les chevaliers en formation en pointe chargé la première ligne de Mirage et que l'infanterie chargeait à pied. Il n'y avait pas d'échappatoire, ce serait la défaite de Jysé ou la chute du paradis.
Les boucliers fixes de Mirage tinrent le coup et la volée de flèche ne tua personne. Seulement cinq cent mètre séparés les deux armées désormais.
Une volée de flèche des archers de Mirage transperça la première ligne de Jysé mais les archers de ce dernier avaient déjà tiré une volée éclair sur la première ligne de défense. Les hommes s'écroulèrent. Les boucliers fixent avaient été surpris. Les flèches pleuvaient littéralement maintenant. Les boucliers étaient plantés et attendaient la charge. Plus que quelques secondes.
Les chevaliers arrivaient. Mirage sorti son arme et lanca un ordre à ses lances.
Les premiers chevaliers se firent embrocher mais ceux d'après traversèrent les lignes. Les soldats se battaient comme ils pouvaient face aux chevaliers bien entrainés de Jysé. Finalement, l'infanterie arriva.
Mirage combattait vaillamment, bravement, affrontant tous les dangers et faisant péricliter les pauvres tentatives des assaillants. Les lignes ennemis cédaient les unes après les autres. Les corps recouvraient le champs de bataille et l'on ne pouvait plus marcher que sur eux. Mirage recula de plusieurs rang et mit sa lame face au soleil, un gigantesque éclair de lumière jailli et ses cavaliers sortirent de la forêt où ils s'étaient cachés.
Quelques heures plus tard, les derniers assaillants tombaient sans vie sur une terre hydraté de sang. La bataille était gagné mais la victoire était trop triste pour être savourée.
Des cinq milles hommes, il n'en restait plus que deux cent. Des trois cent cinquante cavaliers, seulement dix avaient survécu. C'est la mort dans l'âme que Mirage devient Mirage le renaissant, renaissant de la cendre de ses ennemis, tirant sa force de la mort des ses amis, à jamais suite à cette bataille il ne pourra être vaincu.
<<Tant de sang a coulé...Aan'tho ne sera plus jamais identique à avant. Aan'tho n'est plus la gardienne des portes du paradis. C'est ce qu'il voulait. Il le savait.>>
Sujet: Mirage le renaissant 
Lun 27 Aoû - 21:06
